Tout a commencé là. Un petit appartement, une grande idée : peindre sur les murs des formats démesurément grands pour se ré-approprier l’espace, dépasser et déplacer les limites pour donner à la pièce une nouvelle dimension. Après la peinture, Pascal Mouri tombe amoureux de l’art numérique et ses possibilités infinies. Il achète son premier appareil photo et réalise ses premiers portraits. D’abord il body-peint ses modèles, puis très vite il les bidouille sur ordinateur, y superpose de la matière végétale, aquatique, tirée de la nature. Cette nature qui l’inspire tant, l’essence même de ce qui nous entoure, nous compose. Autodidacte passionné, Pascal Mouri n’a jamais eu l’envie de passer par une école d’art. Sans doute, de peur qu’elle ne formate sa manière de penser ou de regarder les choses. L’art académique ne lui parle pas assez, s’exprime avec trop de contraintes et trop de cadres. Il n’a eu de maîtres que ceux qui le bouleversent et à qui il voue une admiration sans limite, une fois encore : Armand et son art de l’accumulation qui a fortement inspiré la recherche d’assemblage et de superposition de Fragment Zéro, Michel Ange et son obsession du détail, et bien sûr Caravage dont le clair-obscur éblouit littéralement Pascal Mouri. Avec Caravage, Pascal Mouri se fascine pour la lumière. Il tente d’abord de la reproduire dans la peinture, de l’imaginer dans ses portraits pour la recréer avec son pinceau qu’il finit par troquer contre un objectif. Plutôt que de reproduire la lumière, il décide de la produire. D’où sa passion pour le studio qui lui permet de dompter l’éclairage pour obtenir des zones d’ombre et de lumière minutieusement dirigées sur ses modèles. Son travail en studio et sa maîtrise de l’éclairage lui permettent aussi de gommer les fonds, les murs, pour donner à ses portraits une profondeur infinie et vous l’aurez compris : sans limites.
(in France and Belgium)